
Pourquoi de plus en plus de Canadiens vivent d’une paie à l’autre : comprendre les difficultés croissantes des familles au Canada
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Une réalité économique qui touche de plus en plus de familles canadiennes.
De nombreux Canadiens et Québécois se retrouvent aujourd’hui à vivre d’une paie à l’autre, une situation qui s’aggrave d’année en année. Pourquoi la vie devient-elle plus difficile pour tant de familles ? Entre stagnation des salaires, inflation galopante, explosion des coûts de l’épicerie et du logement, et endettement croissant, le portrait économique s’assombrit. Cet article analyse les causes principales de cette précarité financière et propose des pistes pour mieux comprendre ce phénomène préoccupant.
1. Un pouvoir d’achat en recul malgré la hausse des revenus
Bien que le revenu médian ait augmenté au Québec et au Canada au cours des quinze dernières années, cette croissance a marqué le pas depuis 2021. L’inflation, particulièrement forte entre 2021 et 2024, a grignoté les gains salariaux : l’indice des prix à la consommation a bondi de 15,3 % au Québec en trois ans, alors que la rémunération hebdomadaire moyenne n’a augmenté que de 12,7 %. Résultat : le pouvoir d’achat réel des ménages a reculé, rendant chaque dollar plus difficile à étirer.
2. L’inflation frappe les besoins essentiels
Les hausses de prix touchent surtout les secteurs vitaux : alimentation, logement, transport et énergie. En 2025, le coût du panier d’épicerie grimpe encore de 3 à 5 %, après une hausse de 27 % depuis 2020.
Pour une famille de quatre personnes, cela représente 800 $ de plus à débourser cette année. L’électricité, les taxes et les frais de transport suivent la même tendance, ce qui pèse lourdement sur le budget des familles.
3. Le logement : un fardeau de plus en plus lourd
La crise du logement est un facteur majeur de la précarité financière. Les loyers élevés et la pénurie de logements abordables forcent de nombreux Canadiens à consacrer une part croissante de leur revenu au logement, parfois plus du tiers de leur salaire dans les grandes villes comme Toronto ou Vancouver.
Cette situation retarde l’accès à la propriété, pousse les jeunes adultes à rester chez leurs parents ou à vivre en colocation, et limite la capacité des familles à épargner ou à faire face aux imprévus.
4. L’endettement, une réalité omniprésente

La dette moyenne des ménages canadiens, hors hypothèque, avoisine 20 759 $. Un simple imprévu — panne de voiture, maladie, perte d’emploi — peut faire basculer une famille dans la spirale de l’endettement. Le recours aux cartes de crédit et aux marges de crédit devient alors un filet de sécurité précaire, augmentant le stress financier et le risque de défaut de paiement.
5. Les groupes les plus vulnérables
Certaines populations sont particulièrement touchées : familles monoparentales, nouveaux arrivants, personnes en situation de handicap, membres des Premières Nations et jeunes adultes.
Pour ces groupes, le taux de pauvreté est nettement supérieur à la moyenne nationale, accentuant les inégalités sociales et économiques.
6. Pourquoi la vie devient plus difficile ?
- Stagnation des salaires face à l’inflation
- Hausse rapide des coûts essentiels (épicerie, logement, énergie)
- Endettement croissant et manque d’épargne
- Pression sur les familles vulnérables et sur la classe moyenne
- Changements structurels du marché du travail et crise du logement
Conclusion
La précarité financière croissante des familles canadiennes est le résultat d’un ensemble de facteurs économiques et sociaux : inflation persistante, salaires stagnants, explosion du coût de la vie et endettement généralisé. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faudra des politiques publiques ambitieuses, une meilleure protection des consommateurs et un soutien accru aux ménages les plus vulnérables.
Sources principales : Journal de Montréal, 4Pillars, Journal de Québec, TD Economics, Institut de la statistique du Québec, Notes de la Colline, Pieuvre.ca, Bureau du directeur parlementaire du budget